Réemploi et Mobilité Douce sur la ZAC Flaubert


Du 9 au 12 mars 2017, Grenoble accueillait la biennale des villes en transition, qui propose à travers le terme de « transition » une nécessité du changement, une rupture, à la fois des modes de production et de consommation, voire du système global.

Elle renvoie alors à un changement des pratiques et de l’adaptation des sociétés, mais aussi du politique. L'objectif de la biennale était aussi de faire découvrir et de partager des expériences nouvelles internationales mais aussi locales de constructions soutenables des villes de demain. Dans ce cadre, avec le soutien de l'IDEX (Initiatives d'Excellence) de la communauté de l'Université Grenoble Alpes, une exposition sur la création de garage à vélos, en matériaux réemployés, a été présentée sur le site associatif de la Bifurk.

Ce projet, initialement développé lors d'une activité pédagogique interdisciplinaire entre des étudiants de l'ÉNSAG (École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble) et des étudiants en Master Génie Civil de l'UFR Phitem (Physique, Ingénierie, Terre, Environnement, Mécanique), consiste à développer la ville de demain d'une part, sans puiser dans les ressources naturelles qui ne sont disponibles qu'en quantité limitée et d'autre part en conservant l'énergie grise des matériaux mis au rebut lors de déconstruction. C'est le réemploi des matériaux. Cette démarche frugale nécessite une remise en question des professionnels de la construction. En effet, le projet ne naît plus d'un dessin architectural qui sera ensuite réalisé en commandant des matériaux dans les catalogues des fournisseurs, mais il naît des matériaux disponibles, glanés dans la ville et qui inspirent ensuite la forme architecturale. Ce procédé, parfaitement logique, a toujours été utilisé dans la construction jusqu'à l’avènement de l'aire industrielle. C'est le principe de l'utilisation des matériaux disponibles localement, ancré dans un territoire et dans un savoir-faire local.

Ainsi, contrairement à la construction contemporaine, trop fortement contrainte par la technologie, l'architecte re-développe sa capacité créative. L'ingénieur, dépourvu de ses normes et de code de calculs adaptés, redécouvre l’ingéniosité de son métier et le bon sens des principes fondamentaux de la mécanique. Ensemble, ils peuvent relever ce nouveau défi et expérimenter des solutions d'avenir innovantes. Cependant, cette démarche de transition nécessite un apprentissage, à la fois de la méthode, mais aussi sur la mise en place d'un travail interdisciplinaire. Elle doit donc être enseignée et tester dans l'enseignement supérieur. À Grenoble, la ZAC Flaubert est une opportunité pour développer en vraie grandeur cette transition. Son aménageur, la SAGES l'a bien compris puisqu'il incite les établissements de l'enseignement supérieur à expérimenter des solutions sur site pour anticiper les défis à venir !

Actuellement, le travail se poursuit et en mai, la structure finale sera installée définitivement.
Publié le  18 mai 2017
Mis à jour le 19 mai 2017